Sondages : les retraits de Borloo et Villepin profiteraient peu à Sarkozy

de | 2011-04-27

Billel Ouadah 6a00e54ed677a18833014e881a25b9970d-300wi Sondages : les retraits de Borloo et Villepin profiteraient peu à Sarkozy Actualités nationales  Billel Ouadah Pour contrer les sondages défavorables, Nicolas Sarkozy cherche à reconquérir certains des publics qui lui ont donné sa large victoire de 2007. Parmi eux, les centristes et l'aile plus "sociale" et gaulliste de la droite. Un des moyens envisagés par l'Elysée : tenter de dissuader les candidatures de Jean-Louis Borloo et de Dominique de Villepin à la présidentielle de 2012.

Si ces deux concurrents se retiraient aujourd'hui, le président de la République progresserait-il beaucoup au premier tour ? Réalisé par l'IFOP les 20 et 21 avril, un sondage Paris Match-Europe 1 montre qu'en l'état, Nicolas Sarkozy gagnerait relativement peu de voix : il est crédité de 22,5 % d'intentions de vote sans Borloo et Villepin, contre 20 à 21,5 % dans les autres scénarios.

 DES REPORTS ÉCLATÉS

Cette enquête IFOP envisage, comme la plupart des sondages récents, des premiers tours avec Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Nicolas Sarkozy peut accéder au second tour mais les écarts entre les premiers candidats restent faibles, et l'ordre d'arrivée très incertain, compte tenu des marges d'erreur, qu'on peut évaluer à plus ou moins 2,5 points. Ainsi, face à Dominique Strauss-Kahn, le président sortant serait largement distancé au premier tour, avec 20 % des voix contre 27 % pour son adversaire. Il devancerait de très peu la présidente du Front national, Marine Le Pen, troisième, à 19 %.

Contre Mme Aubry, Nicolas Sarkozy est crédité de 21,5 % contre 20 % pour la première secrétaire du PS, ex aequo avec Mme Le Pen. Face à M. Hollande, il fait jeu égal (21 %), dans un mouchoir de poche avec la présidente du FN (20 %). Enfin, opposé à Ségolène Royal, il obtient également 21 %, Marine Le Pen se plaçant à 20 %, et Mme Royal à 16 %.

Dans le scénario sans Borloo ni Villepin, Nicolas Sarkozy progresse peu : 22,5 % des voix contre 30 % pour Dominique Strauss-Kahn, qui gagnerait, lui, trois points. François Bayrou est crédité de 7 % (+ 2), Nicolas Hulot de 8,5 % (+ 1,5), Marine Le Pen de 20,5 % (+ 1,5). Dans le scénario avec Dominique Strauss-Kahn, Jean-Louis Borloo était sondé à 7,5 % et Dominique de Villepin à 4 %.

 L'INFLUENCE DE DSK SUR LE CENTRE-DROIT

Dans l'espace du centre-droit, Jean-Louis Borloo apparaît clairement comme le mieux placé : il obtient de 7,5 % des intentions de vote en cas de candidature de DSK, à 11 % avec Ségolène Royal . Le président du Parti radical, qui a annoncé son départ de l'UMP, devance actuellement Dominique de Villepin (4 à 5 %), mais aussi François Bayrou, qui a rompu avec la majorité (5 à 6,5 %). Notons qu'une candidature DSK "réduit" l'espace de ces candidats : à trois, il sont crédités de 16,5% face au directeur du FMI, contre 20 % en cas d'affrontement avec Martine Aubry, note le site de Paris-Match.

Sur le fond, cette enquête souligne que Nicolas Sarkozy a perdu une connexion qu'il avait établie avec les électeurs du centre-droit. A la présidentielle de 2007, 70% des électeurs de François Bayrou avaient, au second tour, choisi Nicolas Sarkozy, rappelle Paris-Match.com.

Aujourd'hui, dans l'enquête IFOP, 75 % des électeurs du président du MoDem optent pour DSK au second tour, 64 % de ceux de Jean-Louis Borloo font le même choix. Et ces pourcentages restent hauts dans le cas d'une candidature Hollande (72 % et 46 %) ou Aubry (69 % et 39 %). Pour regagner des voix au centre, Nicolas Sarkozy ne pourra pas se contenter de dissuader les candidatures dissidentes mais devra donc trouver un discours qui touche cette portion de l'électorat.

 L'HYPOTHÈSE MARINE LE PEN AU SECOND TOUR

La "porosité" de l'électorat de Nicolas Sarkozy se révèle plus grande avec celui de Marine Le Pen, estime Frédéric Dabi, directeur du département Opinion de l'IFOP. "Il y a de vrais vases communicants", a-t-il précisé sur Europe 1. L'enquête publiée avec Paris Match envisage un duel avec Marine Le Pen, même si les enquêtes sur le second tour sont moins pertinentes que sur le premier tour. La présidente du FN est créditée de 27 % des voix face à Nicolas Sarkozy, soit 10 point de plus que le score de son père, Jean-Marie, en 2002 (17,79 %).

Dans un hypothétique duel face à DSK, notons que la présidente du FN ferait un score presque comparable : 25 %. Elle obtiendrait 28 % face à Hollande, 31 % contre Aubry. Nicolas Sarkozy, lui, est donné battu dans les duels face un candidat PS : avec un score différent suivant qu'il fait face à DSK (39 %), Hollande (44 %), Aubry (45 %) ou Royal (49 %).

Source : Le Monde – Alexandre Piquard – Le 26 avril 2011

Une réflexion au sujet de « Sondages : les retraits de Borloo et Villepin profiteraient peu à Sarkozy »

  1. alain rabier

    Peut-être est-ce la crédibilité économique de DSK qui ferait basculer l’électorat centriste vers sa candidature au deuxième tour mais indépendamment des qualités du leader du FMI, n’oublions pas les leçons du passé et l’absence de solidité des politiques économiques de gauche, souvent anti-patronales et ultra-fiscalistes.
    Si le rôle du centre-droit est de ‘désidéologiser’ la politique et de la ramener à son essence-même, celle des services rendus à la collectivité tout en contrôlant les dérives budgétaires, tant mieux.
    Il faut mieux réfléchir qu’être prisonnier d’un discours partisan.

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